Communiqué de presse et interview à France 3 Normandie
6 mai 2024 : Commémorations du 6 juin, nous privons notre jeunesse d’un rendez-vous historique et patriotique !
Nous ne pouvons que regretter la décision prise, de supprimer les transports scolaires le jour du 6 juin prochain dans le département du Calvados, même si nous pouvons comprendre notamment l’une des causes, celle de l’absence de suffisamment de chauffeurs de bus.
Cela fait plus d’un an que j’alerte et sensibilise les autorités compétentes jusqu’au plus haut niveau de l’état, pour une mobilisation générale. Cette dernière cérémonie avec des vétérans, à date d’anniversaire en 10, devrait être une opportunité de donner cette chance à tous nos jeunes de participer, soit physiquement en se rendant à une de ces cérémonies, soit à vivre ce moment fraternel et de paix dans tous les établissements scolaires qui souhaitaient faire de cette journée exceptionnelle, un moment particulier d’échanges sur l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, de visionnement de la cérémonie internationale retransmise à la télévision ou de réflexions sur la citoyenneté et le patriotisme.
Il est vrai qu’en Normandie, plus de 11.000 jeunes vont s’engager et s’impliquer avec leurs professeurs pour rendre un hommage symbolique et appuyé à nos libérateurs en ce jour du 6 juin 2024. Bravo à eux pour leur engagement mémoriel.
Mais nous comptons 525.000 jeunes scolarisés dans notre région Normande ! Nous avons donc plus de 500.000 jeunes qui passent devant un rendez-vous historique pour comprendre le sens de nos valeurs patriotiques. C’est à nous de leur montrer le chemin pour devenir des citoyens engagés et pour qu’ils s’inscrivent dans les principes républicains. Ils y sont prêts, ils sont demandeurs et nous, nous manquons cette opportunité.
Avec la suppression des transports scolaires, même si la continuité pédagogique sera à l’ordre du jour avec des cours en présentiel ou distanciel, c’est toute notre jeunesse que l’on prive d’un moment fort durant lequel nous aurions pu transmettre notre histoire, notre culture, évoquer des idées et des valeurs, une journée déterminante pour leur construction personnelle, qui aurait également permise de les acculturer plus intensément dans ce qu’on nomme le devoir de mémoire ou plutôt le travail de mémoire. 500.000 jeunes normands ratent une occasion de mieux connaitre leur Histoire commune, de communier avec leur territoire et de se projeter ensemble en une et même communauté de destins. 500.000 jeunes qui auraient pu se faire des souvenirs de ce moment historique. Et avec le temps raconter leurs souvenirs plutôt que de raconter une histoire.
Pour que ce travail de mémoire, en cette journée unique soit une opportunité et non un acte manqué, j’en appelle à la mobilisation de tous les acteurs de l’éducation nationale pour un sursaut, pour que tous les enseignements de ce jour historique soient dirigés vers un moment de partage de ce jour J. Je respecte la liberté pédagogique de tous nos professeurs à qui je renouvelle mon soutien et ma confiance et je souhaite juste mettre en lumière : que serait cette liberté pédagogique s’il y a 80 ans, des jeunes de 20 ans ne s’étaient pas engagés pour nous redonner notre liberté ?
Je n’oublie pas cette phrase passée à la postérité qui illustre notre façon de penser et d'agir : « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ».
Aujourd’hui, 80 ans après, pour notre jeunesse, ouvrons à nouveau le champ des possibles, pour la paix et la liberté, pour une France Unie, fraternelle et éternellement reconnaissante à nos libérateurs.