Christophe BLANCHET
Député de la 4ᵉ circonscription du Calvados
Christophe BLANCHET
Député de la 4ᵉ circonscription du Calvados

Cantons de : Cabourg-Dozulé, Deauville-Honfleur, Hérouville Saint-Clair (uniquement la commune de Colombelles), Lisieux (une partie sans la commune de Lisieux), Ouistreham (une partie), Pont-l'Evêque-Blangy-le-Château

Tribune sur la loi Asile, Immigration & Intégration


Projet de loi sur l’Asile, l’Immigration & Intégration :

DEVOIR D’HUMANITE, DROIT A LA FERMETE

Pour un meilleur accueil, une meilleure identification

 

Notre pays est historiquement une terre d’accueil et nous pouvons en être fiers. Bien plus que d’autres, il a accueilli et recueilli des migrants fuyant les guerres et les persécutions. C’est notre honneur.

 

Le droit d’asile n’est pas une simple procédure administrative. Il est la main fraternelle tendue par la France à tous ceux qui dans leurs pays sont persécutés en raison de leurs opinions, de leurs différences ou de leurs croyances. Ce droit est un héritage des combats que nous avons menés et des valeurs universelles que nous portons : l’égalité des droits, la liberté d’expression et les droits de l’Homme. Ce droit, nous devons aujourd’hui le défendre face aux égoïsmes.

 

Il est grand temps de faire de la question de l’immigration un sujet dépassionné et de rassembler autour d’une vision claire et assumée.

 

Un homme d’Etat français a dit « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde mais elle doit prendre sa part… ». Telle est notre intention et doit être le maître-mot de notre action : assumer nos responsabilités tant envers nos concitoyens qu’envers l’humanité.

 

Députés de la nation, notre responsabilité première est de dire la vérité.

 

L’immigration zéro n’est ni possible ni souhaitable : en choisissant le repli sur soi notre pays s’appauvrirait ; il perdrait son dynamisme et son rayonnement. L’immigration incontrôlée n’est ni envisageable, ni acceptable : elle nourrirait tous les populismes.

 

Assumer nos responsabilités devant les Françaises et les Français, c’est montrer que nous répondons à leurs attentes en fixant des règles et surtout que nous les fassions respecter et appliquer. Nous ne pouvons pas laisser des « bons sentiments » déconnectés de la réalité nous mener vers une impasse en créant de l’incompréhension. Nous ne pouvons faire des promesses que nous ne pourrions pas tenir en prétendant accueillir tous ceux qui le demandent. L’Europe connaît une crise migratoire majeure qui succède à une importante crise économique et sociale.

 

Parmi les défis que nous avons à relever, celui de l’immigration est l’un des plus important. Le nier serait de l’inconscience.

 

Les gouvernements précédents ont toujours tenu sur ces sujets de grands discours pour finir par reculer ou renoncer. Or, le temps des effets d’annonce est révolu. Le temps des postures aussi. Comme les caricatures et les discours idéologiques simplistes des extrêmes qui instrumentalisent ces sujets pour diviser, créer des tensions et n’hésitent pas à faire de la désinformation.

 

Dire la vérité, c’est dire qu’il faut mieux accueillir les demandeurs d’asile, mieux intégrer ceux qui ont le droit de rester sur notre sol et mieux accompagner ceux qui doivent quitter notre territoire.

 

Dire la vérité aux Français, c’est dire que les migrants doivent être mieux identifiés dès leur arrivée sur le territoire national. Nous ne pouvons plus accepter que des personnes manipulées par les réseaux mafieux des passeurs arrivent en France démunis de passeport et déclarent une nouvelle identité fantaisiste devant chaque administration. Pour les migrants de Ouistreham qui ont tout quitté, et parfois tout perdu, leur identité est tout ce qu’il leur reste. Mieux les identifier, c’est leur redonner une dignité, les faire reconnaitre de leurs interlocuteurs.

 

Qui plus est, nous sommes dans un état de droit, ce qui implique le respect de nos lois, reflet de nos valeurs républicaines. Comment faire accepter à nos compatriotes que des personnes vivant sur notre sol n’aient pas la même obligation ? En nous voilant la face, nous contribuons passivement à la monté des incompréhensions, des extrêmes et du populisme né de l’inégalité de traitement et du sentiment d’injustice.

 

Avec une identification obligatoire, la création d’un fichier ou plutôt la modernisation de nos fichiers existants et notamment l’AGEDREF, devient donc indispensable. La contrepartie, c’est une obligation de résultat pour la personne inscrite. Les services de l’Etat devraient alors donner une réponse dans un délai de 6 mois, faute de quoi cela vaudrait acceptation de la demande.

 

Le projet de loi sur l’asile, l’immigration et l’intégration soumis au Parlement doit rompre avec l’hypocrisie et le cynisme du passé. Notre pacte républicain se renforcera si cette loi est ambitieuse, équilibrée et juste.

 

Derrière chaque migrant, quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à quitter son pays, il y a un drame humain. Personne ne quitte son foyer, sa terre et souvent sa famille de gaieté de cœur. Ils méritent notre respect et nous serons attentifs à une meilleure prise en considération des réfugiés et des mineurs isolés. Nous devons faire preuve de discernement et de compréhension afin de faire des arbitrages justes. Maîtriser les flux migratoires et maitriser nos frontières, c’est notre droit le plus élémentaire. Veiller à l’application des décisions de justice c’est retrouver la confiance des Français qui ne croient plus en la politique et en la parole publique. Construisons ensemble un pacte de confiance associant les services de l’Etat, les élus, les associations, les migrants et les Français.

 

Ce travail doit être mené avec nos voisins européens et les pays dont sont originaires les migrants. La représentation nationale a alerté le Gouvernement il y a plusieurs mois sur la nécessité de revoir « Les accords du Touquet » en faisant des propositions qui soient plus cohérentes et adaptées à la situation. Nous pouvons être satisfaits de voir que les choses évoluent en suivant le chemin du réalisme et de la raison.

 

Nous ne pouvons faire l’économie d’un projet ambitieux d’aide au développement du continent Africain qui souffre aussi des conséquences du dérèglement climatique. Nous nous sommes engagés à accorder progressivement de 0,55% de notre revenu national brut à l’aide au développement d’ici à 2022. Car les jeunes générations africaines doivent pouvoir trouver de l’emploi dans leurs pays d’origine et éviter ainsi que l’Afrique ne se vide de ses forces vives et n’hypothèque son avenir.

 

Dire la vérité, c’est dire que retrouver la maitrise de nos flux migratoires est autant une mesure de responsabilité que d’humanité sans laquelle toute politique d’asile, d’immigration et d’intégration des réfugiés serait vaine.

 

Christophe BLANCHET,


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